Salut tout le monde, ben oui aujourd'hui grosse flemme, il fait pas très beau, les enfants ne sont pas là alors quoi faire d'autre que de vous chercher une pépite dans ma CDthèque.
Voici ce que j'ai repêché, le seul et unique album de Simon Warner sorti en 1997. J'ai d'abord fait une recherche rapide sur le net grâce à ces deux adresses dont je me sers principalement, http://www.captaincrawl.com/ et http://blogsearch.google.fr/?client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&hl=fr&tab=wb et je n'ai pas trouvé ce disque proposé sur aucun blogs c'est pourquoi je m'y suis collé.
Quelques mots sur Simon Warner tout d'abord. Je suis fou de cet artiste, physiquement il me rappelle un peu Martin Newell (autre grand artiste pop anglais), le plus c'est qu'il possède une voix exceptionnelle mais qui ne sera pas du gout de tout le monde. Sa voix oscille entre Scott Walker, Garou et Tom Waits. Chez les anglais on appelle ce type de chanteur un 'Torch Singer'.
Son style musical c'est la de la pop orchestrale ou du rock symphonique. Sur http://www.allmusic.com/ on le compare à des artistes ou groupes comme Divine Comedy, My Life Story ou Eric Matthews.
Voici une critique du magazine Les Inrockuptibles datant de 1996 qui résume très bien ce que j'ai ressenti lors de mes premières écoutes de cette œuvre.
De tous les rejetons de Scott Walker, il est l'unique héritier d'un goût malade pour l'ombre et la démesure.
S. Warner, à juste quelques lettres de S. Walker des lettres de noblesse, bien évidemment. De tous les jeunes prétendants au trône de moins en moins vacant de Scott Walker de musiques pour Carax en collaborations avec Nick Cave, il est l'un des fantômes les plus actifs de l'époque, Simon Warner s'impose dès ce premier album comme le plus convaincant. Car là où tous les autres, de Divine Comedy à Jarvis Cocker, se sont souvent contentés de suivre à la lettre les recettes, de s'approprier les saintes écritures en les castrant de toute grandiloquence, de tout danger, Warner joue littéralement avec le feu, s'approche au bord du ridicule et regarde le vide sans le moindre vertige. On ne dira jamais à quel point la musique de Scott Walker est violente, brutale, sale. C'est la grande leçon retenue par Waiting Rooms, disque outrancier, indécent, mal élevé. "Avant Scott Walker, je n'avais encore jamais entendu quelqu'un mettant aussi bien ses histoires en musique. Dans le rock, les moyens d'expression étaient régis par des règles très strictes Scott m'a prouvé qu'il existait un vocabulaire plus large." Pourtant, ne pas prendre les paroles du solennel Jamboree (valse chez Emmaüs, où les costumes des morts retrouvent preneur) au pied de la lettre: Simon Warner ne s'habille en aucun cas en prêt-à-chanter, élève attentif mais formidablement indiscipliné. Pas question de faire entrer au chausse-pied une telle éloquence, une telle voix mâle, une telle furie du mot cru dans du standard, du raisonnable, du prudemment délimité. Il fallait à ce verbe emporté, à ce timbre habité, un accompagnement à sa démesure: on est heureusement loin ici de l'orchestre de chambrette Conforama de Neil Hannon, des cordes trop raides, trop niaises de My Life Story. Avec sa remarquable formation (quatuor à cordes, trompette, piano, clavecin, contrebasse, cors, flûte...) capable de le suivre dans toutes les côtes et toutes les plongées, Simon Warner cabotine à merveille. Soit: sur une jambe, en déséquilibre, beaucoup plus Tom Waits que Tom Jones. Les Anglais avaient, dans les années 60, une expression fabuleuse pour parler de leur cinéma naturaliste: "kitchen-sink drama", comme drame d'évier, l'évier comme l'avenir, complètement bouché, encombré d'assiettes graissées au fish & chips. Pas étonnant que chez Simon Warner, l'eau de rose possède si souvent l'élégance de l'eau de vaisselle: imposant storyteller, il n'illustre qu'au fusain, ayant à tout jamais égaré les pastels. Et même si, au détour d'un couplet trop ambitieux, d'un pont trop frêle, Waiting Rooms trébuche et fonce, tête dans le guidon, dans le guindé, il trouve toujours les ressources pour se relever, pour faire briller comme l'or des histoires charbonneuses, amochées. Il y a presque trente ans, Scott Walker chantait le bouleversant Angels Of Ashes. Il y était question de jeu avec le feu, des maigres différences entre le bien et le mal, d'anges, de solitude et de chute. Il y était peut-être question de Simon Warner.
- JD Beauvallet (Les Inrockuptibles 30/11/1996)
Quelques extraits pour vous mettre l'eau à la bouche,
Wake Up The Street, le single tiré de cet LP tout d'abord,
http://www.fileden.com/files/2008/10/21/2153089/04%20-%20Wake%20Up%20The%20Street.mp3
Moody
http://www.fileden.com/files/2008/10/21/2153089/06%20-%20Moody.mp3
Kitchen Tango
http://www.fileden.com/files/2008/10/21/2153089/10%20-%20Kitchen%20Tango.mp3
et pour finir, Ticket Collector
http://www.fileden.com/files/2008/10/21/2153089/12%20-%20Ticket%20Collector.mp3
Le disque à cette adresse,
http://www.multiupload.com/0K9XLP3ZJP
C'est tout pour aujourd'hui. A plus.
E.
2 commentaires:
Scott + Garou + Tom Waits ... tu frappes forts.
TORCH SINGER!! Tu m'apprends un mot, pour Tom Waits, je ne suis qu'à moitié étonné, je pensais à ce côté Torché, mais c'est peut-être pas ce que tu voulais dire ;-)
Scott Walker, Garou, Tom waits, cherchez l'erreur...
Eric
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